11 décembre 2008

Climat, relance et traité : les trois sujets de la discorde - Europe - Le Monde.fr

Climat, relance et traité : les trois sujets de la discorde - Europe - Le Monde.fr: "'Un test de crédibilité pour l'Europe' : brossant l'enjeu du Sommet européen, qui s'ouvrait jeudi 11 décembre dans une ambiance tendue, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a estimé mercredi, lors de la remise du Prix européen du livre, que les Vingt-Sept devaient montrer que 'l'Europe peut donner une réponse à ses concitoyens face à la crise et assumer son leadership sur la question du réchauffement climatique'. Les discussions risquent d'achopper sur trois sujets."
Le paquet climat-énergie. Les grands objectifs définis en mars 2007 devraient être maintenus : d'ici à 2020, il s'agit de réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre, d'atteindre 20 % de renouvelables dans la consommation énergétique, et d'économiser 20 % d'énergie. Mais les Vingt-Sept s'attendent à des négociations très dures, sur les différents éléments clefs du paquet encore ouverts.
Pour faire preuve de solidarité à l'égard des nouveaux Etats membres, en pleine transition économique, la présidence française de l'Union préconise de transférer vers eux, entre autres compensations, au moins 10 % des sommes générées par la mise aux enchères des droits à polluer prévus par le dispositif de la Commission. Mais l'Allemagne et le Royaume-Uni sont réticents. Berlin suggère plutôt de créer un fonds de solidarité au sein du budget communautaire, d'un montant compris entre 40 et 50 milliards d'euros sur huit ans.
S'agissant des "fuites de carbone", c'est-à-dire le risque de délocalisation des industries les plus énergivores, l'Allemagne, et quelques pays demandent des dérogations afin, dans le cadre du mécanisme d'échange des quotas d'émission, d'attribuer des allocations gratuites aux secteurs les plus exposés, comme les producteurs de chaux et de ciment.
Quant au sort du secteur électrique, les nouveaux Etats membres exigent des exceptions pour leurs centrales au charbon, en générale très polluantes.
Le plan de relance. Les dirigeants européens s'opposent sur l'ampleur du programme européen, esquissé le 26 novembre par la Commission. Tandis que chaque pays dispose de marges de manoeuvres différentes, l'objectif d'au moins 1,5 % de la richesse européenne (soit quelque 200 milliards d'euros, financés pour l'essentiel au niveau national) est contesté par l'Allemagne, les Pays-Bas, et la République tchèque. Les Vingt-Sept vont aussi débattre de l'application des aides d'Etat et du pacte de stabilité et de croissance en période de lutte contre la récession. Ils divergent aussi sur l'idée de la Commission de réorienter 5 milliards d'euros en principe dévolus à l'agriculture, mais non affectés en 2008, afin d'investir dans les infrastructures énergétiques et les renouvelables.
Le traité de Lisbonne. Les Vingt-Sept attendent du premier ministre irlandais qu'il annonce un deuxième référendum sur le traité de Lisbonne avant la fin de 2009, alors que 25 Etats membres, sur 27, ont ratifié le texte. En échange, l'Irlande obtiendrait les garanties qu'elle demande : le respect de sa neutralité militaire, de son autonomie fiscale, de son refus d'autoriser l'avortement. Les Vingt-Sept pourraient aussi renoncer à réduire le nombre de commissaires, ou garantir un portefeuille aux Irlandais pendant une période transitoire après 2014.

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