07 septembre 2008
06 septembre 2008
En Finlande, le réacteur EPR est aussi malmené
A Olkiluoto en Finlande, un réacteur nucléaire EPR de nouvelle génération est en construction comme à Flamanville en France. Même technologie, mêmes critiques et mêmes difficultés pour ces deux chantiers, notamment autour de la sécurité des travaux et du retard qu'ils ont pris. Selon Les Echos, en Finlande, Areva fait face à une augmentation de 50% de sa facture pour le chantier.
Alors que le démarrage de l'EPR à Flamanville dans la Manche continue d'être prévu en 2012, un réacteur nucléaire de nouvelle génération similaire, le premier au monde à eau sous pression, aurait dû commencer à fonctionner dès 2009 à Olkiluoto en Finlande. Entre la France et la Finlande, une même technologie présentée par ses défenseurs comme plus efficace et plus sûre, des critiques similaires et surtout des difficultés comparables.
Comme en France, les écologistes finlandais sont vent debout contre ce chantier. Greenpeace a demandé en août l'arrêt de la construction du réacteur EPR. Pour appuyer ses dires, l'association a fait valoir des documents confidentiels qui feraient état de problèmes de sécurité "inquiétants". "Alors que l'énergie nucléaire est par nature dangereuse, la culture de sécurité douteuse du constructeur français Areva et de ses sous-traitants menacent d'augmenter considérablement les risques de cette centrale nucléaire", a précisé Greenpeace. En écho à ces protestations, le gouvernement finlandais a demandé à l'Autorité finlandaise de sécurité nucléaire de clarifier ses méthodes d'inspection. Ce qu'il a fait en assurant que tout était conforme aux procédures de sécurité.
Sécurité, coût de la construction, allongement de la durée des travaux : en Finlande, c'est en cascade que les difficultés s'accumulent pour l'EPR. Selon Les Echos, le groupe nucléaire français Areva, qui co-construit le réacteur nucléaire, fait face à une augmentation de 50% de sa facture, à 4,5 milliards d'euros contre 3 milliards prévu initialement. Explications selon le quotidien économique : le "renchérissement des matériaux et des équipements" et "un gonflement de la masse salariale car, sur place, de nouvelles équipes ont été dépêchées par Areva pour assurer une meilleure conduite des travaux".
"Dans le nucléaire, on ne peut pas faire de maquette dans un hangar. De ce fait, ce projet supporte des coûts de développement et mobilise des ressources supérieurs aux réacteurs suivants", a expliqué un porte-parole du groupe nucléaire. En Finlande, la mise en service de l'EPR est désormais prévue pour 2011, au lieu de 2009. En France, EDF a assuré que l'objectif de démarrage était "maintenu" "en 2012". Le Canard enchaîné faisait état de son côté d'"au moins neuf mois de retard" après la suspension des travaux cet été quand la sécurité des opérations de coulage de béton était mise en cause.
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